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sábado, 11 de noviembre de 2017

LECTURE DE NERUDA EN CLOWN

(Sur la scène vide, l’homme impassible arrive, il est habillé en gris et noir, il tourne le dos au public, quand il se montre il a un nez rouge, un moment il observe les spectateurs avant de parler)



- On avait bu, on avait assez bu, je ne sais pas comment mais on a fini dans mon lit dans l’appartement. Après, elle est restée sur moi, amazone de silhouette decoupée contre le plafond, lequel, comme tous les plafonds, avait besoin d’une autre couche de peinture, je lui parlais doucement et… le téléphone a sonné, c’était pas le mien, elle l’a cherché et l’a pris sur la table de nuit sans abandonner sa monture « Chéri… Oui, je suis à San Sebastián… avec Antxón » J'etais paralysé. C’était son mari ! Je le voyais, le troisième ligne de l’équipe catalane ! « On a pris des pintxos et on a bu quelques verres de vin… Je suis si fatiguée que je vais me coucher le plus tôt possible. Bisous chéri » Elle a raccroché et m’a dit « Continue à me dire ces choses si jolies que tu disais avant » Et moi, j’ai repris :

« Ivre de térébinthe et de longs baisers,
moi, estival, j’adresse le voilier des roses,
incurvé vers la mort du mince jour,
cimenté dans la ferme frénésie de la mer.

Blafard et ligoté à mon eau dévorante
je traverse dans l’aigre odeur du climat découvert,
encore habillé en gris et sons amers,
et d’un triste cimier en mousse délaissée.

Je vais, dur de passions, monté sur mon seul vague,
lunaire, solaire, brûlant et froid, soudain,
endormi dans la gorge des heureuses
îles blanches, douces comme des hanches fraîches.

Il tremble en la nuit humide mon habit de baisers
follement plein d’électriques procédures,
de manière héroïque désuni en rêves
et roses enivrantes se faisant en moi.

En amont des eaux, au centre des lames externes,
ton parallèle de corps se tient à mes bras
comme un poisson infiniment collé à mon âme
hâtif et lent dans l’énergie sous les cieux. »


Et je me suis endormi pour de vrai.



Derechos de Autor del poema original: Fundación Pablo Neruda
Traducción y adaptación: Antxón Massé

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